• Son histoire 9

    Faites face aux choses pour mieux vous en extraire

    N'hésitez pas à vous laisser inoculer la maladie, soyez sa confidente, tenez-lui compagnie…. C'est la meilleur façon de s'en débarrasser.

    Bruce Lee

     

    Le rêve de Bruce était d'effectuer un film qui montrerait au monde la beauté et la véritable signification des arts martiaux.

     Il a commencé à y penser quand il s'est aperçu que sa condition d'Oriental ne lui fournirait que de petits rôles dans le cinéma ou la télévision. Il avait écrit un brouillon de 18 pages, il pensait l'intituler "The Silent Flûte" (La flûte silencieuse) - Bruce l'a expliqué à un journaliste : "C'est une étude de l'évolution et de l'attitude d'un homme au fur et à mesure de ses rencontres, et qui se trouve confronté avec la mort et l'amour et cherchant la vérité vraie." La flûte à laquelle faisait référence le titre n'était qu'une métaphore sur l'appel de l'âme que seulement certaine personnes peuvent entendre. Pendant cette recherche de la vérité définitive et de la compréhension de soi-même, le chercheur  se confronterais à diverses épreuves, vivrait des révélations, ferait face dans ses combats à des adversaires et contre ses propres doutes et peurs." Bruce avait émis l'idée d'un livre sur le soufisme *Selon le Secret des Secrets, le nom soufi est une expression dérivée du mot arabe saaf (pur). Les soufis reçoivent ce nom parce que leur monde intérieur est purifié et illuminé par la Lumière de la sagesse. Le soufisme est une voie pour purifier le coeur des mauvaises manières et du mauvais caractère. intitulé " The Conference of the Birds" (La conférence des oiseaux) *Cet ouvrage est un poème qui raconte plusieurs histoires autour d'un pèlerinage. Le chemin du Soufi est exposé dans des histoires, qui semblent parfois être des devinettes et qui traitent de sujets comme l'amour ou la recherche de l'unité divine. Le poème débute quand tous les oiseaux du monde se réunissent et commencent la recherche d'un roi idéal. , et dans lequel on incluait des références d'animaux comme les singes  que Bruce transformerait en une des épreuves à dépasser par le chercheur.

    Bruce était très conscient qu'il n'avait pas beaucoup d'expérience dans le monde du spectacle, et qu'aucun studio d'Hollywood ne risquerait son argent dans un film joué par un acteur oriental pratiquement inconnu.

    A la recherche d'artistesAussi a-t-il décidé de recourir à ces célèbres élèves pour mener à bien le projet. "Je pourrais jouer quatre rôles différents si je ne trouve pas de bons acteurs pour chaque rôle" , a dit Bruce , "en plus d'être de bons acteurs, ils doivent aussi être d'excellents lutteurs". Bruce avait les idées claires sur ce qu'il voulait transmettre au public, et c'est ainsi, qu'une fois de plus, il demande à Stirling Silliphant de l'aider à écrire le scénario.

    Le premier choix de Bruce pour le rôle de la vedette a été Steeve McQueen, mais il a refusé. "C'est un film pour faire de Bruce Lee une star - je t'aime bien mais je ne vais pas te supporter, ce n'est pas mon problème" a répondu Steeve. Bruce n'a rien dit sur le moment, mais cette réponse avait touché une fibre extrêmement sensible en lui.

    Bruce pense à Coburn pour interpréter le rôle principal.Après McQueen il demanda à Coburn pour son intérêt sur la philosophie orientale et les arts martiaux qui a accepté de jouer le rôle principal. Mais dès l'arrivée de Coburn, Silliphant à refusé d'écrire par obligation - c'est ainsi que les trois hommes demandent à Mark Silliphant (neveu de Sterling Silliphant), un auteur qui avait plus la vocation que l'expérience, mais les résultats n'ont pas du tout été satisfaisants.

    Silliphant et Coburn décident d'investir 12 000 § pour engager un scénariste professionnel, lequel a présenté un projet qui, à la plus grande déception de tous, avait transformé les idées de Bruce en une histoire de "science fiction et de sexe". Ils ont donc écartés ce scénariste.

    Silliphant voyant Bruce désespéré (la naissance de Shannon avait entraîné la nécessité urgente de trouver de l'argent) a finalement accepté et proposé une écriture du scénario 3 jours par semaines.

    le scénariste Stirling Silliphant a écrit pour Bruce - Ici dans une entrevue pour la revue sur la Flûte Silencieuse."C'était purement amical, il n'y avait aucune garantie de production" raconta Linda. C'est ainsi que les mois suivants (lundi, mercredi, vendredi) ils se sont réunis en se promettant n'avoir aucun oubli, aucunes excuses de travail ou familial, jusqu'à ce que ce soit fini.

    Le scénario achevé *Ce premier scénario était compsé d'une page de résumé, 24 pages dactylographiées, 18 pages des notes de Bruce et plus de 30 pages avec des annotations de Bruce sur les séquences de luttes. Le scénario de 70 pages est daté du 19 octobre 1972., Coburn serait la vedette, Bruce jouerait cinq rôles différents.

    La warner a aimé le scénario et accepté mais à une condition : le film devrait être tourné en Inde, où la production avait une forte somme de roupies bloquées. Cela ne convenait pas avec l'idée originale de Bruce. Mais comme c'était mieux que rien, les trois hommes ont accepté la proposition

    Dans une lettre que Bruce écrit à william Cheung : "Je fais un film, The Silent Flûte, pour le Warner Bros cet automne en Inde. Le film est basé sur les arts martiaux. Je m'entraîne très dur maintenant pour être au top de ma forme pour le film, en essayant de me surpasser chaque jour". Mais Bruce fut obligé de stopper le rythme de son entraînement quand, au cours d'un exercice avec des haltères, il s'est blessé le bas du dos. Bruce avait déjà eu des blessures similaires dans le passé : en 1964, il a été obligé d'annuler un spectacle ; en 1968, il a dû  annuler ses cours suite à une lésion, cette fois dans la partie supérieur du dos, et là, il se blessait à nouveau.

    Son ami Jhoon RheeBruce s'était engagé envers son ami Jhoon Rhee à effectuer une apparition dans son tournoi annuel à Washington ainsi qu'en République Dominicaine. Bruce malgré ses douleurs à étonné le public par la vitesse de ses coups de poings et ses techniques de coups de pied. Rhee précise en remerciant son ami : "Occupé comme il l'était avec ses affaires et toute la douleur que son dos lui causait, c'était vraiment gentil de la part de Bruce de venir en République Dominicaine effectuer une démonstration. Et quelle démonstration, malgré sa douleur physique évidente ! Et qui plus est, il ne s'est pas plaint de son dos pendant tout le voyage".

    S'entraînant avec Jhoon Rhee (père du taekwondo aux Etat-Unis).

    A son retour aux Etats-Unis, Bruce a continué son entraînement physique pour Silent Flûte, lorsque qu'un jour il s'est produit un fait qui le marquerait pour le reste de sa vie : un matin d'août 1970, Bruce effectuait son entraînement habituel avec des haltères. "Il a commencé par un exercice qui s'appelle Bonjour" explique Linda "en plaçant une barre de 55 kg sur ses épaules, il s'est plié en avant, de côté, et ensuite s'est dressé. A ce moment là, il a ressenti un élancement dans le bas du dos. Les jours suivants, la douleur est devenue plus aiguë, et il a dû avoir recours à des traitements chauffants et des massages et, pour finir, consulter un médecin. Bruce dû recevoir un traitement médicamenteux et s'est soumis à plusieurs examens. Le diagnostic fut qu'il s'endommagea de façon irréversible le nerf de la quatrième vertèbre sacrée".

                     Un exercice avec des haltères sans échauffement préalable a été à l'origine d'une lesion irréversible sur le nerf de la 4ème vertèbre sacrée du dos de Bruce.

    Voyant l'ampleur de la lésion, les médecins l'exhortèrent à cesser son entraînement et à rester allongé ; le pire fut quand ils lui affirmèrent qu'il devait oublier le kung fu, parce qu'il ne pourrait plus jamais donner à nouveau des coups de pied de sa vie. "Il est resté au lit avec des douleurs terribles pendant plus de trois mois et dû recevoir des traitements à base de cortisone" raconta Linda; "Ensuite il est resté à la maison les trois mois suivants en se déplaçant avec peine, du bureau à la chaise, au lit …". Bruce est tombé dans une dépression profonde, voyant les factures s'accumuler sur la table. Sa famille avait besoin de lui et il n'était même pas en condition de donner des cours privés.

    "L'état économique de la famille était assez mauvais" dit Linda "Alors je décidais d'aller travailler, mais Bruce était complètement contre, il n'était pas pensable que sa femme aille travailler". Cela venait de la tradition chinoise selon laquelle un homme est obligé de subvenir aux besoins de sa famille. Mais la situation était telle que même un petit revenu serait bon à prendre et il a fini par accepter.

    Dans un de ses moments de dépressions, Bruce avait rédigé une petite note sur son bureau avec l'expression Walk On (en avant), pour lui rappeler qu'il ne devait pas se laisser aller face aux adversités de la vie et aller toujours de l'avant.

    Comme il l'a écrit à son ami Jhoon Rhee : "Souviens toi, mon ami, qu'il ne s'agit pas de ce qui t'arrive, mais comment tu réagis face à cela. Ton attitude mentale détermine ton devenir : soit en un bloc qui trébuche, soit en un qui avance.. Aucun homme n'est réellement mis en échec à moins qu'il ne soit découragé. Les circonstances ? Que diable ! Je fais les circonstances !"

    En étant fidèle à sa philosophie, Bruce a transformé l'adversité en quelque chose de positif et il s'est livré à de longues périodes quotidiennes d'étude. Il en a profité pour lire une infinité de livres sur la pensée positive, livres motivationnels et d'aide sur soi-même ainsi que tout ce qu'il a pu trouver sur différents philosophes et penseurs. Il a aussi effectué d'innombrables annotations dans différents livres d'arts martiaux, en étudiant chaque technique et en voyant ce que chaque œuvre avait d'utile et ce qu'on pouvait rejeter. Il a écrit sur sa philosophie des arts martiaux et le combat, les pensées, les citations, a effectué des dessins et des illustrations sur certaines de ces idées.

    "Il a utilisé ce temps à cultiver son esprit et à affiner sa philosophie des arts martiaux." dit Linda.

    Plusieurs mois ont passé. Il a repris petit à petit l'entraînement et à enseigner. Il eut mal au dos jusqu'à la fin de sa vie.

    Une pause sur le chemin pendant la recherche de lieux pour le film. Silliphant, Bruce,Coburn et le guide hindou.  De passage par le Rajasthan, ils sont restés pendant 4 jours dans le désert, où Coburn a fait des photos de Bruce.

    En janvier 1971, les trois hommes partent pour New Delhi avec l'intention de trouver des endroits de tournage. La situation de pauvreté du pays  ne pouvait pas leur échapper : "Je pensais que j'avais vu la pauvreté à Hong Kong lors de mon adolescence, mais la pauvreté à Hong Kong n'est rien comparée avec celle que j'ai vue en Inde"  a dit Bruce "Je ne me suis jamais rendu compte que nous vivions bien jusqu'à ce que je sois là. Les mouches sont partout, la faim est courante. Les gens et les enfants supplient pour de la nourriture, quelques une étendus le long des routes poussiéreuses, mourant par manque de nourriture. Cela pue et il y a des ordures partout. On a de la pitié pour eux, spécialement pour les enfants, mais on ne peut pas les aider. Si on leur donne à manger ou de l'argent, on créera une ruée d'individus. C'est réellement douloureux."

    Au fil du temps, voyager en voiture sur des routes presque infranchissables, la douleur constante dans le dos, la chaleur, la fatigue …. Les nerfs n'ont pas tardé à lâcher.

    La relation entre Bruce et Coburn s'est tendue à maintes reprises.La relation entre Bruce et Coburn est devenue plus tendue et la situation a atteint son paroxysme dans les différents hôtels où ils logeaient. Bruce voyait comment Coburn recevait un traitement de star tandis qu'il était considéré comme un simple client. Bruce n'en pouvait plus. Son ami Silliphant considérait Bruce avec respect et l'a aidé à voir d'une autre façon : "Je lui ai dit qu'il ne pourrait pas être aussi grands que Coburn parce qu'il était Chinois dans un monde dirigé par des blancs", a raconté Silliphant. "Mais j'étais dans l'erreur, et ô combien".

    "Coburn a merdé", raconte Bruce à son ami Uyehara. "Il ne voulait pas retourner en Inde, donc il a raconté à la Warner que là-bas il n'y avait aucun lieu intéressant, à cause de cela, le projet s'est trouvé bloqué. C'était l'occasion de ma vie".

     

     

    Avec le refus de McQueen et le retrait de Coburn, Bruce pensait avoir touché le fond et il s'est juré qu'il n'oublierait jamais cela.

                  

    Source : L'homme derrière la légende de Marcos Ocaña Rizo

     

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